SIENA ROOT /// BRANT BJORK au Backstage by the Mill (Paris 18)

Mon pote Gilles de Rennes (et non de la Tourette) me balance par texto : « Si tu veux te faire un concert très sympa, en plus d’une session croquis cool, tu as Brant Bjork le 20 mai prochain. Sur scène, c’est une tuerie ! ».
Quand un copain vous fait découvrir de vraies bombes musicales depuis les années estudiantines, comme Mr Bungle, Tool, Monster Magnet, Primus, Dub War Ou plus récemment Slift… on ne peut que suivre ses conseils les yeux fermés !

Nous voici donc au Backstage by the mill, pub/salle de concert jouxtant le Moulin Rouge, fraîchement amputé de ses ailes. C’est la deuxième fois que je franchis les portes de cet établissement ; en mai 2023, je croquais les quatre membres d’O.R.Ktrès chouette souvenir, soit dit en passant !

La première partie de la soirée est assurée par Siena Root, un groupe d’origine suédoise fondé à la fin des années 90.
Se présentent sur scène trois gars et une jeune femme, aux looks tout droit sortis des années 70 – tout à fait accordés aux influences Deep Purple ou Dewolff, avec qui ils ont joué. Et leur son ne trahit en rien leur apparence nostalgique : du heavy rock psyché, à écouter sur une longue route déserte de l’Ouest américain (ou sur un périph parisien d’un printemps particulièrement humide et déprimant…). Entre les solis de guitare de Johan Borgström, Zubaida Solid, voix chaude et puissante, zigzague du micro planté au centre de la petite scène jusqu’à son clavier côté cour.


Et moi, traditionnellement installé à gauche, je ne peux que dessiner en premier plan l’imposant bassiste barbu, Sam Riffer, qui me cache régulièrement le batteur, Love Forsberg.
Cinq double pages de carnet noircies et 8 morceaux plus tard (dont Ridin’ slow, Wishing for more, Coincidence & Fate, Dusty Roads, Rasayana…), le groupe ne tarde à conclure son set… en choisissant un titre de circonstance : Waiting for the sun…  Tu m’étonnes.

Pendant que les roadies font leur changement de matériel, je sympathise avec un gars, professeur en Sciences biologiques à la Faculté des arts et des sciences de Montréal et… ancien punk dans le groupe Nazi Tampons ! Ça claque, non ?

Mais c’est bien beau de discuter, n’oublions pas notre «légende du stoner», ainsi nommé par mon nouvel ami. Ceci dit, quand on a été batteur du non moins légendaire Kyuss, de Fu Manchu, ainsi que pote de John Garcia et de Josh Homme, le terme n’est pas exagéré.

Enfin, il surgit, le fameux Brant Bjork ! Et bien accompagné : Ryan Güt à la batterie et Mario Lalli, un vieux pionnier du Desert Rock, à la basse. Un tueur. 
Je sens qu’en terme de croquis, je vais me régaler : un guitariste barbu, longs cheveux ondulés et grosses binocles, qu’un Jean Giraud aurait probablement aimer dessiner dans un de ses albums de Blueberry… ça va faire ma soirée !

Les trois musiciens n’ont pas bravé la pluie parisienne pour déconner… Ils attaquent fort avec Buddha Time (Everything Fine) et enchaînent, sans répit, Bread for Butter, Stackt, Mary (You’re such lady), Cleaning out the ashtrey… Malgré la lourdeur des riffs électriques, le trio américain dégage une bonne humeur communicative et infuse la chaleur des grands espaces californiens.

Pour mon plus grand plaisir, le leader se poste de mon côté : je peux scruter ses rides de jeune cinquantenaire, et essayer de choper ses expressions… Certains solis de Bjork me transportent vers d’autres sphères, je lâche alors le posca et secoue la tête, sourire au coin…

Le groupe nous ravit d’un total de 16 titres, avec en rappel les morceaux Daze et Freaks.

Mon pote Gilles de Rennes (et non Deleuze) avait une fois de plus visé juste : c’était un «concert très sympa

Texte et croquis : Nicolas BARBERON

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